Nudité, Indécence ou liberté ??

Le naturisme est une pratique, consistant à profiter de son corps et de l’environnement naturel avec le plus grand respect, sans aucun vêtement.

Outre ses aspects physiques ou médicaux, la pratique du naturisme est avant tout une question d’attitude face au monde. Il s’agit avant tout d’une recherche d’intimité et de liberté personnelle. Nudité et liberté des rapports humains sont au cœur des débats sur ce sujet pour éviter toute confusion entre sexe et nudité.

En effet « les naturistes » sont contraints de pratiquer leurs activités dans des lieux appropriés (campings, plages), ce qui permet une cohabitation pacifique entre eux et tous ceux pour qui le nudisme reste inacceptable ou inconfortable. On peut voir donc via ce phénomène qu’il restera toujours une certaine difficulté concernant les pratiques de nudité publique autorisée ; Respect des limites imposés ne veut pas dire devoir tout abandonner. Comprendre que la liberté physique est permise dans certains espaces et non partout est primordial pour pouvoir optimiser pleinement son droit à la liberté individuelle et tactile.

De nombreuses cultures, surtout celle fondée autour de principes catholiques, trouvent cette pratique indécente et vulgaire. La culture haïtienne en est la preuve.

Jouir de sa nudité publiquement reste un défi dans la communauté haïtienne. Pour eux, un homme ou femme qui se respecte se doit de s’habiller convenablement évitant toute exhibition. Les vieux parlent même de “vente de chair” en apercevant des personnes en mini-jupe. Si être mal habillé est une honte, s’exposer nu devient un crime passible de dénigrements violents pouvant entraîner la perte de crédibilité.

Au 21ème siècle, l’ère de la liberté d’expression, de vivre et d’être, la honte que procure cette tendance est mal perçue par des personnes qui se disent éclairées. Car, pour elles, il n’y a point de mal à se connecter pleinement à la nature ce qui est bénéfique tant sur le plan mental que sur le plan psychologique. Elles prônent une libération des esprits bornés vivant dans le pays.

Depuis lors nous assistons à une polémique des plus tendues entre la nation conservatrice tenant l’étendard des principes moraux et religieux et une jeunesse innovatrice cherchant à vivre leur vie comme bon leur semble.
Les jeunes n’arrêtent pas de se questionner ainsi: l’innovation n’est il pas porteur de changement radical et utile? Pourquoi faut-il se baser sur la religion pour être soi même et jouir des bienfaits de la nature?
Pourtant les conservateurs embrassent vivement les valeurs morales et culturelles car elles sont l’essence même de l’âme d’une nation. Donc, pour eux, le reniement de ses valeurs par le jeune haïtien pour entrer dans un processus d’assimilation du “lòtbò dlo” devrait être perçu comme le rejet de son haïtianité.

Or il y a la globalisation:” le monde est un village où les cultures, ethnies, pratiques et religions se fusionnent et deviennent libre de choix”. Donc, dans ce cadre, comment choisir?

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