REBECCA LUC, POUR LA MODERNISATION DU DROIT EN HAITI !

Rebecca LUC est la quatrième femme avec laquelle la Plateforme HAPPINESS COMMUNICATION, à travers son volet Inspiration entretiendra pendant tout le mois de Mars pour leur implication fructueuse dans la communauté haïtienne. Rebecca est l’initiatrice du premier Sommet international sur la Modernisation du Droit en Haïti. Elle est Magistrate de profession, passionnée du droit international et des droits de l’Homme. L’objectif principal de ce sommet consiste à réfléchir sur les fondamentaux inhérents à une véritable réforme du droit en Haïti. C’est une démarche intellectuelle à visée éducative, de sensibilisation et renforcement des politiques publiques en matière juridique en Haïti. L’équipe de HAPPINESS COMMUNICATION se fait le plaisir de la rencontrer pour nous parler d’elle et de ce sommet.

1- Bonjour Rebecca, Comment allez-vous ?

Rebecca: Je tiens bon, merci. Malgré la situation actuelle d’Haïti. 

2- Pouvez-vous vous présenter à la Plateforme HAPPINESS COMMUNICATION s’il vous plait?

Rebecca: Je suis Rebecca Luc, née à Jérémie, la ville qui m’a vu grandir et a bercée ma jeunesse. J’ai fait mes études primaires au collège Jn Wesley et mes études secondaires au Collège St Louis. Après mon Bacc II,  je suis rentrée à Port-au-Prince pour entamer mes études de Droit à la Faculté de Droit et des Sciences Economiques des Gonaïves. Passionnée des sciences du Droit, en 2ème année, j’ai prêté serment au Tribunal de Paix de la Section Est et fréquenté le Cabinet International des Affaires, dirigé par Mes. Nathalie Wakam Cyprien et Price Cyprien. Après ma licence en droit, je suis admise au concours de l’école du Barreau de Port-au-Prince. A la fin de mes stages comme élève avocate, j’ai intégré l’Ecole de la Magistrature. Après une formation de 16 mois à l’EMA, j’ai pris fonction dans la magistrature haïtienne, comme substitut du commissaire du gouvernement au Parquet de la Croix-des-Bouquets, puis transférée au même titre au Parquet de Port-au-Prince. J’ai travaillé comme bénévole à titre de Directrice de programme à l’Institut Haïtien des Droits de l’Homme (IHDH) une institution qui évolue dans la formation académique des Droits de l’Homme en Haïti.  Actuellement j’effectue une maitrise en droit international et européen à l’Université Toulouse 1 Capitole. J’ai participé à plusieurs formations tant en Haïti qu’à l’étranger, sur les droits de la femme, les droits des enfants, les droits des migrants… J’ai été auditrice à l’Académie de Droit International de la Haye, session d’été droit international public, 2018.  Entre autres, j’ai un diplôme de spécialisation en droits économiques sociaux et culturels, au collège Henry Dunant de Genève. Dans le souci de me perfectionner en droit international, cette année je suis admise à l’Académie des principes de Nuremberg, session d’été droit international pénal. Je suis une passionnée du droit, surtout du droit international et des droits humains, j’aime la culture haïtienne qui est riche en histoire et j’adore rencontrer des gens pour discuter de la culture.

3- Expliquez-nous pourquoi vous avez fait choix de la Magistrature ?

Rebecca: Permettez que je précise avec cette phrase, « Le droit m’a choisi, je n’ai pas choisi le droit ». Depuis toute petite j’ai été grandi dans une maison comblée de livres de droit. Mon père fut l’un des plus grands juristes à Jérémie de son époque. Pour nous inciter à marcher sur ses pas, il nous faisait lire beaucoup et surtout des livres de Droit.  Je suis une initiée et je rends hommage à mon papa qui est mon héros. Cependant, j’ai choisi la Magistrature parce que c’est le métier le plus noble, à mon avis. Il est seulement réservé à Dieu de juger, jouir de cette prérogative est divin. Voulant marcher sur les traces de mon père, j’ai choisi la Magistrature.

4- Que pensez-vous de la liste des Juges certifiés et non certifiés publiée dernièrement en Haïti par le Conseil Supérieur Pouvoir Judiciaire?

La certification des Magistrats est un travail de contrôle qu’effectue le CSPJ dans la magistrature. Dans le but de réhausser l’image de la justice, un tel travail est louable. Cependant, il faut que les magistrats non certifiés puissent jouir des droits de la défense.

5- Le premier Ministre Ariel Henry a procédé récemment soit le mardi 28 février 2023 à la nomination de huit juges à la Cour de Cassation. Le nom de ces huits personnalités ont été publiés dans le Journal officiel de la République, Le Moniteur.  Que pensez-vous de ces nominations ?  Sont-elles légales selon vous ?

Rebecca : Aujourd’hui, peut-on parler de légalité pendant que les 3 pouvoirs de l’Etat sont quasi-inexistants ? Je pense que nous sommes dans un carrefour qu’il faut faire l’essentiel et non ce qui est de droit pour faire fonctionner les institutions (Sur une base de consensus entourant tous les acteurs politiques et la société civile), aller vers les élections et réformer les institutions étatiques pour revenir à la normale.

6- Pourquoi avez-vous initié le Sommet pour la modernisation du Droit en Haïti pendant que vous vivez aux Etats-Unis ?

Rebecca: Le fait que je sois ailleurs ne m’enlève pas ma qualité de citoyenne et ne peut pas m’empêcher de m’engager. Au contraire pendant que le pays fait face à des moments sombres, il est important d’entreprendre des actions positives. Le sommet est l’occasion de réunir des experts, des juristes, des universitaires, les OSC pour discuter sur la modernisation du droit en Haïti. Cette année est la première édition sur la thématique : « L’importance de la réforme judicaire » et l’année prochaine ce sera sur « L’applicabilité du droit international en droit interne ».

7- D’après vous quelle est l’utilité de ce sommet ? Quels sont les avantages que les Étudiants en Droit peuvent tirer ?

Rebecca :

Les 5 grands points de l’utilité du sommet sont les suivants et les étudiants peuvent :

  1. Utiliser l’espace du Sommet pour faire entendre leur voix pour une Justice moderne et efficace.
  2. Vos recommandations seront mises sous formes de rapports et déposées au: Ministère de la Justice, Parlement Haïtien, et au CSPJ
  3. Depuis chez vous, dans votre confort, rencontrez d’autres professionnels, discutez entre vous sur l’importance de la réforme judiciaire en Haïti.
  4. Profiter pour avoir de nouvelles connaissances, apprendre et développer d’autres compétences.
  5. A la fin du Sommet réclamer votre certificat de participation qui pourra vous servir dans votre parcours professionnel.

8- Qui peut y participer dans ce Sommet ? Comment y accéder ?

Rebecca:  Le sommet  concerne tout le monde, le public cible de cette année est composé de Magistrats, vocats, Universitaires, Organisations de la société civile, Organisations internationales, Huissiers, Greffiers, Arpenteurs, Notaires, l’intelligentsia haïtienne et tout autre public intéressé par la thématique.. Pour participer au sommet, le candidat doit s’inscrire sur le site du sommet en suivant les formalités (www.sommetdroithaiti.com)

9- Qui seront les intervenants à ce sommet ? Sur quels critères choisissez-vous vos Intervenants ?

Rebecca: Les intervenants sont des experts haïtiens et étrangers, qui sont des professeurs de Droit et plus largement en sciences sociales et humaines. Ils ont été choisis sur volet, pour leur expérience et leur expertise.

10- Quels résultats espérez-vous de ce Sommet au sein de la Justice haïtienne?

Rebecca: Après le sommet nous comptons entamer des démarches auprès des acteurs concernées pour que les débats puissent être pris en considération et nous comptons faire des plaidoyers auprès du prochain parlement que les lois prioritaires concernant la réforme soient votées.

11- Hier dans un média de la Capitale, l’actuelle Ministre de la Justice a fait une déclaration choquante concernant l’utilisation de la route de Matissant.  Que pensez-vous de cette déclaration ?

Rebecca: Par probité, je refuse de commenter une déclaration faite par La Ministre de la Justice.

12- Pouvez-vous partager avec nous le programme de ce Sommet ?

Rebecca: Le sommet se déroule du 27 au 31 mars 2023, exclusivement sur la plateforme Zoom, autour de la thématique : L’importance de la réforme judiciaire en Haïti. Il y aura plusieurs panels sur différents sujets pendant les 5 journées. Le lundi 27 mars sera la cérémonie de lancement du sommet.   Toute personne peut se rendre sur le site du sommet : www.sommetdroithaiti.com pour télécharger la brochure contenant l’agenda. J’en profite pour encourager le public à y participer.

13- Comment voyez-vous l’avenir du système judiciaire en Haïti ?  Êtes-vous optimiste ?

Rebecca: Si on fait la radiographie de la situation actuelle, il est difficile de se prononcer sur le futur. Cependant, malgré les mauvais moments, je crois en l’avenir du système judicaire, l’unique action à entreprendre c’est de moderniser le système.  

14- Si vous auriez à ajuster l’ensemble des cours dispensés dans les Facultés et Écoles de Droit en Haïti, quels cours vous auriez ajouté?

Rebecca: Pour moi ce ne sont pas les cours qu’il faut ajuster. Il faut repenser les Universités en Haïti (publiques ou privées).  On peut ajouter tous les cours du monde et ne pas aboutir aux résultats escomptés si nous n’avons des universités modernes.

15- Quel serait votre dernier message au sujet du Sommet et au sujet du système judiciaire en Haïti?

Rebecca: Permettez que je remercie toutes celles et tous ceux qui ont rendu possible l’organisation de cette grande première. J’invite tous les secteurs à y participer.  Venez discuter avec nous pendant ces 5 belles journées sur la réforme du système judiciaire en Haïti, nous avons pour obligation de sauver la nation. Dit-on : « La justice élève une Nation ».

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3 Comments

  • La modernisation du système judiciaire nous aidera à coup sur à elever la nation Haitienne. 👏 👏 👏

    • Tout a fait!

    • Tout a fait!

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