Doudly Pierre La journée mondiale de la créativité et de l’innovation est un moment opportun pour réfléchir sur l’utilité des nouveautés dans l’administration publique, l’éducation et la façon de penser.
Le 21 avril, on célèbre dans le monde, la journée mondiale de la créativité et de l’innovation. L’ONU a désigné cette date comme journée mondiale de la créativité et de l’innovation afin de sensibiliser au rôle de la créativité et de l’innovation dans tous les aspects du développement humain. En Haïti, en raison de nombreux problèmes confrontés, il est clair que le pays souffre d’un mal étrange de créativité dans tous les secteurs d’activités. On dirait que les haïtiens apprennent à reculons. Pourtant, quand ils laissent le pays c’est un autre cas de figure. Peut-on déduire que les haïtiens sont en déficit de créativité ?
D’après le dictionnaire Larousse la créativité est la faculté d’invention et d’imagination. C’est aussi le pouvoir des créateurs. Le dictionnaire le Robert abonde dans le même sens. Donc, la créativité est la capacité qu’une personne détient pour apporter des nouveautés dans ses entreprises et/ou ses agissements afin d’être plus productive et efficace. C’est le fait d’innover c’est-à-dire de transcender, de ne pas rester mécaniquement figé, d’être en constante évolution et surtout de regarder toujours vers l’avant. Les individus créatifs affichent toujours une distance dans leurs pensées et actions. La créativité ne se réfère pas uniquement aux affaires technologiques. Elle est dans l’éducation, la santé, la finance, l’administration et j’en passe. Certains pensent que l’art est le moteur de la créativité et de l’innovation. Mais, les grandes inventions dans la science prouvent clairement le contraire. On peut être créatif et dans la science et dans l’art. Albert Einstein, avec la théorie de la relativité, fut aussi créatif que Leona de Vinci, Michel-Ange ou Molière.
Bonne gouvernance
Pour un pays comme Haïti, depuis des lustres, on fait face à un problème récurrent de bonne gouvernance. Toujours la corruption, la gabegie administrative et des malversations. Pour résoudre ce problème, il convient de questionner notre attachement sur le déjà-là et de faire appel à des pratiques nouvelles. Bien des fois, ceux qui amènent des pensées nouvelles sont combattus et chassés du pays. On peut citer le cas d’Antênor Firmin comme exemple. Ses idées étaient en avance de son temps, il fallait le combattre. Toutefois, il faut signaler que le Pays a donné naissance à de très grands créateurs que ce soit dans la musique, la peinture et la littérature. Mais, du point de vue scientifique et technique on a des progrès à faire. Nou dèyè kamyonèt la.
Il serait de bon ton de mettre en place une politique favorisant l’innovation technique pour établir finalement la bonne gouvernance. Ce n’est pas un secret que les nouvelles technologies de l’information et de la communication peuvent aider à mieux diriger. Il est grand temps de privilégier l’intelligence, de canaliser les jeunes vers les nouveautés afin de comprendre la nécessité d’apporter des changements pour de meilleurs résultats. La réticence aux changements et le refus d’accepter des personnes avec des qualités rares exigent de nouvelles aptitudes dans les écoles et les familles. Le système éducatif doit finalement arrêter cette école rétrograde basée sur des évaluations générales et annuelles non sur l’acquisition des connaissances et la capacité à innover et à créer. Une école qui tue des génies parce qu’ils refusent de faire comme tout le monde.
La jeunesse et l’innovation
De nos jours, quand on parle d’innovation et de créativité on a tendance à penser aux outils technologiques, et dans le pire des cas, aux réseaux sociaux et à l’intelligence artificielle. Ce qui est typiquement une forme étriquée du sujet. La créativité va bien au-delà. D’ailleurs, à la fin du moyen âge, les grandes inventions ont permis les grandes découvertes afin de favoriser des changements dans le commerce et la navigation. La caravelle, l’astrolabe, le portulan ont richement contribué aux grands voyages de Christophe Colomb, de Marco Polo de Magellan et de bien d’autres. Les découvertes de Talles, d’Archimède de Newton ont influencé le monde entier. Pourtant les réseaux sociaux et intelligence artificielle n’étaient pas encore en vogue.
Il faut arrêter de penser que la technologie c’est uniquement internet et gadgets électroniques. Les jeunent doivent faire montre de plus de créativité en profitant des méthodes récentes de communication pour innover et apporter des choses nouvelles. La jeunesse doit mettre à profit son pouvoir de création pour changer, d’abord la pensée haïtienne, et pour créer une nouvelle classe de leaders priorisant l’innovation et dans la science et dans l’art. Les artistes doivent refuser l’imitation pour créer des nouveautés.
Laisser place à la créativité et à l’innovation peut redresser l’économie, résoudre le problème de sécurité, tout compte fait, changer la production et le commerce. Haïti n’a aucune vraie industrie. Pas de cinéma. Pas d’industrie musicale, pas de sport, pas de production agricole, pas de coupe couture, pas d’industries d’Edition. C’est un pays fonctionnant sur l’imitation et sur la fermeture d’esprit.
Il est grand temps de placer la créativité et l’innovation aux premiers plans en Haïti.
Doudly Pierre est un passionné des choses de l’esprit. Il est diplomé en sciences de l’education. Il est journaliste et créateur de contenus.
