Haitian Music Industry/HMI [Etchenmaille], c’est un nom donné au milieu culturel haïtien par l’animateur de renom Patrick DESVARIEUX, qui est le PDG de Kompamagazines pendant des séances d’entrevues réalisées avec des artistes haïtiens. Depuis lors, cette appellation est devenue très populaire dans le secteur musical haïtien notamment pour le genre musical Konpa. En effet, pour l’histoire et pour la vérité, ce nom très utilisé par musiciens, animateurs culturels, et autres n’a été jamais enregistré légalement. Il est censé être un nom d’emprunt.
Depuis la fondation du Compas en 1955 par Nemours JEAN-BAPTISTE et son compère Weber Sicot, nous assistons à des dérives dans le millieu Compas haïtien. A noter que les groupes musicaux à tendance compas sont couramment appelés Djaz! et les soirées en Live animées par un Jazz s’appelle Bal! Quelques années après, Weber Sicot avait laissé son ami pour donner naissance à un nouveau Djaz. Ainsi, depuislors, c’est la division et la zizanie qui constituent les véritables marques de fabriques des formationsmusicales haïtiennes de génération en génération.
Par ailleurs, malgré la montée de la tendance Rap Kreyòl, vers les années 2000 avec une autre génération des jeunes plus fougueux, les mêmes histoires ont continué à se reproduire à travers ce genre musical aussi. Des amis sont devenus des adversaires, ennemis ou opposants farouches. Plusieurs groupes ont été dissouts pour des raisons diverses, et des artistes ont claqué violemment la porte vers une carrière solo.
Presque chaque année, les mélomanes haïtiens apprennent avec stupéfaction le départ d’un musicien influent, expérimenté et talentueux d’un Djaz soit pour de mauvais traitements relationnels,soit pour insatisfaction salariale. Les jugements se font toujours indécemment dans les médias lors des émissions culturelles fétiches entre les deux partis qui avilissent l’un l’autre pour se justifier. Il n’existe pas malheureusement un Tribunal culturel spécialisé à cet effet. Trois ans plus tôt, les mélomanes ont assisté à la surprenante et scandaleuse division de Djakout #1 avec son membre fondateur vedette, le tambourineur Hervé ANTENOR (Shabba). Ce dernier a formé son propre Djaz dénommé EKIP avec quelques amis et musiciens parmi lesquels d’anciens musiciens du groupe-mère Djakout #1. On ne saurait oublier la toute récente tôlée au sein de Nu-Look mettant dos à dos deux bons amis et collègues musiciens Alix NOZILE et Maestro Arly LARIVIÈRE. Ces derniers comptent à peu près vingt (25) années de collaboration. Aujourd’hui, c’est un conflit ouvert entre eux parce que Maestro Arly avait mis la main à son collet en public après un bal de Nu-Look. Selon les déclarations de Alix NOZILE dans une émission, ce n’est pas la première insolence qu’il a subie de la part de son ami pendant toutes ces années au sein de Nu-Look. Il faut dire que Maestro Arly LARIVIERE a à son actif plusieurs conflits précédents avec d’autres musiciens. En fin de compte, l’opinion publique le classe comme un homme très conflictuel et hautain en dépit du fait qu’il soit un artiste unanimement talentueux.
Les séparations fracassantes dans les groupes musicaux sont tellement courantes que c’est devenu presque normales. Ce même groupe musical qui s’appelle Nu-Look a composé en 2011 une musique titrée « So What » à travers laquelle il a fait la liste de tous les groupes musicaux de l’histoire du Compas fendus en deux pour pondre de nouveaux groupes. Cette musique a été composée après le départ combien imminent de Gazzman Couleur, membre fondateur de ce Djaz toujours à cause du tempérament de ce fameux Maestro.
CARIMI un super Djaz de la nouvelle génération composé de trois bons amis vers le début des années 2000 était devenu la coqueluche de la jeunesse. Il était devenu très populaire, il accumulait album après album, et n’a cessé de multiplier des contrats internationaux lointains. Mais subitement, la population devait accepter avec regret le fait que CARIMI était dissout après 15 années d’existence. Deux des principaux musiciens ont créé chacun de leur côté aussi leur groupe. Michael GUIRAND a créé VIBE et Richard CAVE a créé KAI. A entendre ces deux nouveaux Djaz jouer, on pouvait croire que c’est le même CARIMI qui existe encore tellement que les rythmes n’ont pas changé. Et pourtant ces deux nouveaux Djaz étaient naturellement rivaux. On ne peut pas oublier aussi Maestro Richie qui a mis sur pied KLASS avec Pipo après avoir quitté Zenglen en queue de poisson.
De plus, depuis plus d’une décennie, des jeunes très talentueux, des artistes-solos, de nouveaux Djaz se plaignent du manque d’encadrement, de boycottage dont ils font face auprès des aînés. Ces derniers leur exigent des frais exorbitants pour les supporter ou les promouvoir. Pourtant ces dernières années, ces mêmes aînés recrutent de nouveaux chanteurs médiocres qui ne maitrisent aucune notion minimale de chant devant les publics qui font toujours le déplacement en masse.
On peut dire que le Konpa reste et demeure un héritage franc et authentique pour le peuple haïtien. L’exemple de Tabou Combo sera éternel. Tabou Combo est un groupe de Konpa fondé en 1968 à Pétion-Ville qui a connu la gloire pendant plus de 50 ans et qui a porté le bicolore haïtien dans plusieurs endroits du monde. On peut dire que c’est la formation musicale la plus cosmopolite de l’histoire du Konpa. Il a performé dans les Caraïbes, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Europe, en Afrique, en Asie. C’était le premier Jazz haïtien à performer, en Côte d’Ivoire, au Japon au Sénégal. Au Zenith à Paris, Tabou Combo a fait des prestations folles ou de véritables marées humaines ont fait le déplacement.https://www.youtube.com/watch?v=K-p1aHBAzgo&list=RDowU8VwtTTYc&index=5.
Malgré tout, l’Industrie musicale haïtienne n’est nullement organisée. Il n’existe jusqu’à date aucun cadre légal pour ce genre musical, et aucune organisation scientifique des groupes musicaux. Le Ministère de la Culture est aveugle et muet sur tous les dérives du HMI. Pour rappel, plusieurs artistes emblématiques n’ont pas mis de l’eau à la bouche pour dénoncer l’enfer dans lequel ils sont obligés d’évoluer. Dans un langage péjoratif, ce secteur est traité de “atè glise” ce qui signifie « terre glissée ». C’est un haut de corruptions, de malhonnêteté, de trahisons, et de méchancetés en passant par les promoteurs, les autres Djaz rivaux, les musiciens entre eux. Vladimir ÉTIENNE (Katalog), chanteur du groupe GABEL a déclaré dans une entrevue qu’il n’envisagerait pas son fils faire carrière dans ce milieu à l’avenir. TonyMix ce sulfureux DJ a déclaré lors de la célébration de la vie dans « Avèk lanmò MIKA, gen anpil egzanp pou tout dwe pran. Se yon bagay ke m garanti w y ap annik sot la menm bagay yo ankò ». Mis à part, les zizanies plusieurs musiciens se lamentent beaucoup pour leurs salaires qui sont trop exécrables. On peut comprendre que c’est l’une des causes des virements fréquents des musiciens vers d’autres Djazz. Quand les fanatiques sont habitués avec les musiciens d’un groupe et qu’ils apprennent son départ, ils considèrent cela comme un manque de respect. Si on veut prouver que les haïtiens ont un déficit de stabilité et de solidarité de groupe, on a qu’à regarder le HMI. Hormis l’orchestre Septentrional, l’Orchestre Tropicana, Tabou Combo, qui ont longuement duré dans le temps avec la même équipe, c’est toujours une grande déception pour les fanatiques à chaque départ inattendu d’un musicien vers un autre groupe musical. En quelque sorte, un musicien devrait pouvoir signer un contrat d’au moins 10 ans et faire carrière avec un Jazz et bénéficier d’autres avantages sociaux. Un groupe musical est une Institution comme toutes les autres qui devrait faire en sorte de fidéliser ses employés/ses musiciens avec de grandir ensemble. On suppose qu’à chaque démission inopinée, cela exige un recrutement rapidement qui peut paralyser les activités du groupe. Ainsi, ces dérives ne devraient pas laisser indifférents le reste de la société. Des Universitaires, des Professionnels de la culture et des beaux-arts, des Chercheurs, des Journalistes culturels des Sociologues, le Ministère de la Culture devraient pencher sur les différents désordres du HMI en réalisant plus de recherches approfondies afin de rendre ce milieu scientifique et serein.

Originaire du Cap-Haitien (département du Nord d’Haïti). Il est diplômé en Journalisme. Edwardo est un jeune dévoué ayant la volonté de contribuer au changement de son pays. Il est un grand mélomane particulièrement les musiques à tendance Compas et amant du sport. En tant que jeune dynamique, innovateur et talentueux, il apporte toujours son soutien pour un meilleur milieu culturel haitien.
