Le 20 septembre dernier a eu lieu la deuxième édition du Festi-vodou organisé par l’Association des jeunes pour la valorisation du vodou haïtien (AJVVH) sous le haut patronage du Ministère du Tourisme. À l’occasion de cette belle journée de festivité, plus de 3,000 personnes ont fait le déplacement à Hinche au local de « Le Manguier Bridge Club ». Interrogée vers une heure de l’après-midi sur le déroulement de l’activité, la coordonnatrice générale de AJVVH, Metrès Ya tande a répondu avec satisfaction « Tout bagay ap byen pase ». L’objectif primordial de cette initiative festive est de valoriser le vodou comme catalyseur ancestral de notre Indépendance en rassemblant toute la corporation vodou en cette date précise marquant l’anniversaire de naissance de Jean-Jacques Dessalines, Leader incontestable et incontesté de notre Indépendance. Cette journée voulait être une occasion spéciale d’unir tous les Hougans et Manbos du grand Nord dans la joie, non seulement pour créer du réseautage, mais aussi pour réfléchir sur des idées révélatrices de développementn socio-économique du secteur vodou. C’était une journée riche en animations musicales et intellectuelles. Divers groupes mystiques venus des quatre coins du grand Nord et des artistes locaux ont performé avec virtuose lors de cette rassemblement culturel. Également dans le programme, des causeries animées ont eu lieu tant sur l’implication des femmes vodouisantes dans le développement du pays, que sur la formation adéquate des adeptes, et l’application des valeurs du vodou dans sa pratique quotidienne. Ces causeries sur le vodou présentées par des connaisseurs du domaine furent très animées. Grâce à une sonorisation parfaite, la salle bondée de participants vêtus de couleurs éclatantes, était tantôt semée d’éclats de rire massif, tantôt de silences respectueux, tantôt de bouillonnement de questions et commentaires de toutes sortes. Parmi les groupes qui ont performé, on peut citer Samba Nickel, Samba Ti Pay, Lakou Boran, Jeunes Saint-Anne, plus 4 bandes de Rara. Il faut signaler que malheureusement, d’autres groupes musicaux n’ont pas pu participer à cause des opérations meurtrières des groupes de gangs. Cependant, ceux qui ont eu la chance d’être présents ont pu largement marquer l’activité en lettres d’or grâce à une animation électrisante. Nul n’est sans savoir que l’être haïtien se réjouit du son du tambour. Cet instrument de musique culturel a la capacité de faire bouger même les plus discrets parce qu’il atteint indiscutablement toutes les cellules du corps humain de l’haïtien. Par conséquent, dès les premiers coups de baguette des groupes folkloriques, toute la salle fut électrisée, et s’est mise naturellement debout pour chanter en chœur tous les chansons entonnés en l’honneur des dieux du panthéon vodou. Les danseuses de tout âges venus de contrées différentes étaient superbement accoutrées. Elles ont donné un merveilleux spectable grâce à leur indiscutable talent La deuxième édition du Festi-Vodou était un moment d’ambiance à la fois relaxant et inspirant sur la conservation de notre patrimoine spirituel et le développement du pays à travers son implication systématique. Malgré de nombreuses contraintes liées à la réalisation de cette activité, l’Association organisatrice se sent réellement fière d’avoir concrétisé ce rassemblement culturel porteur d’espoir.
En effet, AJVVH est une Association jeune qui se trouve à travers le pays ayant pour mission de peaufiner le secteur vodou mal compris et stigmatisé par une grande majorité de la population haïtienne. Le vodou, que l’on veuille ou non, est l’identité historique et culturelle de la nation haïtienne et est responsablede l’Indépendance d’Haïti. Malgré cela, il a subi à travers le temps, différentes formes de persécutions socioreligieuses notamment avec la signature du Concordat de Damien en 1860 sous la présidence de Fabre Nicolas GEFFRARD. Avec cet accord, l’église catholique et l’État haïtien se sont engagés pour supprimer la pratique du vodou à travers des campagnes de « Rejeté » qui consistaient à emprisonner ses adeptes réputés ou soupçonnés. De plus, les persécutions ont été intensifiées officiellement sous le gouvernement d’Elie Lescot qui prônait sur tout le territoire national une campagne antisuperstitieuse. Cette initiative semait la terreur chez les vodouisants en saisissant, et incendiant tous les matériels vodou des Lakou, en menottant violemment les Papa-loa et Manman-Loa. Ce n’est qu’en 2003, sous la Présidence de Jean-Bertrand ARISTIDE, paradoxalement un ancien Prêtre, que le Vodou est officiellement reconnu comme une religion à part entière. A partir de cet arrêté présidentiel, les Leaders du culte vodou sont habilités à célébrer des baptêmes, mariages et funérailles. La discrimination du secteur vodou ne s’arrête pas là en dépit de cette promotion sociale. De nombreux détracteurs l’accusent d’être le véritable responsable de la situation du pays. Cependant, depuis quelques années, de plus en plus d’intellectuels commencent à s’adonner au vodou de manière plus ordonnée et compréhensible. Des de protestants et catholiques se retirent de leur religion initiale pour s’adonner au Vodou. Ce qui revient à dire que, l’intransigeance de certains ne parvient pas à empêcher que le secteur vodou accueille plus d’adepte jour après jour d’où la nécessité d’en faire une prise en charge adéquate. C’est dans cette perspective que l’AJVVH se donne pour mission d’éduquer, de structurer, de vulgariser les véritables valeurs du vodou à travers des formations, des colloques, des expositions, des festivals annuels dans tout le pays. Les festivals annuels seront l’occasion idéale pour tous les Serviteurs des Loas en Haïti et ailleurs de se réunir et discuter de différents projets de développement, comme par exemple, une mutuelle de solidarité pour la scolarisation des enfants des moins capables du secteur, et la construction des espaces d’éducation et de loisir.
À l’occasion de cette deuxième édition du fest-vodou de Hinche, l’AJVVH se sent réellement fière de voir la synergie parfaite et désintéressée de différents Lakou de diverses communes du Département du Nord pour la pleine réussite de l’évènement. En dépit des contraintes, l’unité remarquable, le dévouement et la gaité de tous les serviteurs venus de partout pendant cette journée étaient des points indéniables pour l’avenir du secteur. Comme un des intervenants des causeries du Festival l’a si bien mentionné, l’UNITE est une valeur sûre du culte vodou car c’est par elle que les ancêtres ont pu aboutir à la guerre de l’Indépendance.




Née au Cap-haïtien, je suis une Haïtienne restée attachée à ma ville natale. Mon penchant particulier pour les Sciences humaines et sociales s’accorde avec mes activités professionnelles en tant que Juriste en Droit de l’homme, notamment en Droits de l’enfant et en Droits des femmes. J’ai aussi reçu une formation en Journalisme et en Psychologie positive.
Mes goûts sont prononcés pour les activités artistiques et culturelles ( théatre, peinture, artisanat, dessin, danse, musique). Je me perds souvent à admirer des tableaux ou des œuvres d’art n’importe où. A l’adolescence, il me plaisait de chanter et de jouer au théatre à l’auditorium du Collège Régina Assumpta. Les restos, les spectacles, la danse sans toutefois aimer les bals, les documentaires, la lecture constituent mes loisirs préférés. Quant à l’écriture, elle remplit ma vie, et je ne m’en lasse jamais. Le sport ne me laisse pas aussi indifférente. Je suis fan de l’équipe d’Argentine, de Lionel Messi et de Golden State Warriors/ Stephen Curry.
Au bout du compte, mon caractère fébrile m’incite aussi à m’engager dans des activités communautaires afin de participer à l’élévation des mentalités. Je reste convaincue que Haïti peut renaître de ses cendres comme le Rwanda et bien d’autres pays dont les situations socio-économiques étaient pires que la nôtre.
YON JOU LA JOU !
