Rachel SAINT JULIEN S’habiller est une nécessité quotidienne pour chaque être humain, mais la mode va bien au-delà. Elle consiste à choisir ses vêtements en tenant compte des tendances, de l’époque et des circonstances. L’industrie de l’habillement est vaste, passionnante et peut être très lucrative lorsqu’elle est bien maîtrisée. Aujourd’hui, nous avons le plaisir d’échanger avec Bob Rémy, un passionné de mode haïtien. À travers cet entretien, il nous parlera des fonctions de l’habillement, des différentes cultures vestimentaires à travers le monde, des opportunités d’affaires dans le secteur de la mode et, surtout, de la rentabilité de cette industrie en Haïti.
1. Rachel : Bonjour Bob ! Comment allez-vous ?
Bob : Bonjour Rachel ! Je vais très bien, merci. C’est un plaisir d’échanger avec vous aujourd’hui.
2. Rachel : Parlez-nous un peu de vous dans la vie en général.
Bob : Je suis un passionné de mode, entrepreneur et créateur de tendances. J’ai toujours été fasciné par l’habillement et l’impact qu’il peut avoir sur la perception de soi et des autres. En dehors de la mode, je m’intéresse aussi à la culture, à l’art et à l’entrepreneuriat.
3. Rachel : Comment êtes-vous entré dans le monde de la mode ?
Bob : Je ne suis pas un créateur de mode, mais dès mon plus jeune âge, j’étais intrigué par les styles vestimentaires et l’élégance. Et en arrivant aux États-Unis, j’ai eu l’opportunité de travailler pour une grande maison de l’industrie de la mode. Cette expérience m’a permis de mieux comprendre le fonctionnement du secteur, d’apprendre les rouages du métier et d’explorer les différentes facettes de la mode, de la conception à la commercialisation.
4. Rachel : Existe-t-il une définition officielle de la mode ? Et quelle est votre définition personnelle ?
Bob : Officiellement, la mode désigne un ensemble de tendances vestimentaires qui évoluent selon l’époque et la culture. Personnellement, je la vois comme une forme d’expression qui permet à chacun de refléter son identité, son état d’esprit et son appartenance sociale à travers ses choix vestimentaires.
5. Rachel : Quelles sont les différentes fonctions des vêtements ? Et pouvez-vous nous faire une petite historique de la mode ?
Bob : Les vêtements ont plusieurs fonctions : protection contre les intempéries, distinction sociale, expression de la personnalité et conformité aux normes culturelles. Historiquement, la mode a toujours évolué. Dans l’Antiquité, les vêtements étaient souvent liés au statut social. Au Moyen Âge, les coupes et les matières étaient plus dictées par la noblesse. À la Renaissance, l’habillement devient plus raffiné et orné. Puis, avec l’industrialisation, la mode se démocratise, menant à l’ère actuelle où elle est influencée par les médias, les célébrités et la mondialisation.
6. Rachel : La mode est une tendance cyclique. Comment sait-on qu’une tendance est en vogue ? Quelles sont les saisons clés ?
Bob : Une tendance est en vogue lorsque plusieurs créateurs, influenceurs et célébrités l’adoptent, souvent renforcée par les réseaux sociaux et les défilés de mode. Les saisons clés sont l’automne-hiver et le printemps-été, périodes durant lesquelles les grandes maisons de couture présentent leurs nouvelles collections.
7. Rachel : Peut-on tous devenir mannequin ou lancer sa marque ? Comment vulgariser une marque ?
Bob : Tout le monde peut tenter de devenir mannequin, mais cela dépend des critères exigés par l’industrie (taille, morphologie, charisme). En revanche, n’importe qui peut lancer sa marque avec une bonne stratégie. Pour la promouvoir, il faut créer une identité forte, utiliser les réseaux sociaux, collaborer avec des influenceurs et participer à des événements de mode.
8. Rachel : Que pensez-vous de la citation de Diana Vreeland : « La mode est la drogue la plus efficace contre la banalité du monde » ?
Bob : Je suis totalement d’accord ! La mode apporte de la créativité et de l’innovation. Elle permet de sortir du conformisme et d’exprimer sa personnalité à travers les couleurs, les formes et les matières.
9. Rachel : Les coiffures et les chaussures suivent-elles aussi des tendances ? Quelles chaussures masculines sont en vogue en janvier 2025 ?
Bob : Oui, absolument ! Les tendances en coiffure et en chaussures évoluent sans cesse. En janvier 2025, les baskets futuristes, les mocassins revisités et les bottines minimalistes sont particulièrement populaires chez les hommes.
10. Rachel : Existe-t-il une industrie de l’habillement en Haïti ? Si non, que peut-on faire pour structurer ce secteur ?
Bob : Il existe des couturiers et des créateurs talentueux en Haïti, mais l’industrie de l’habillement est encore peu structurée. Pour la développer, il faudrait investir dans la formation, moderniser les équipements, créer des coopératives et encourager la production locale pour attirer des investisseurs.
11. Rachel : Pourquoi les Haïtiens s’inspirent-ils surtout de la mode occidentale plutôt que de la mode africaine ?
Bob : L’influence occidentale en Haïti est due à l’histoire coloniale et aux médias. La mode africaine, bien que riche et vibrante, reste moins accessible et médiatisée chez nous. Cependant, de plus en plus de créateurs haïtiens intègrent des influences africaines dans leurs collections, ce qui est encourageant.
12. Rachel : Qu’est-ce qu’une couleur de base et comment bien associer les couleurs en s’habillant ?
Bob : Une couleur de base est une teinte neutre qui peut être facilement combinée avec d’autres (ex. : noir, blanc, gris, beige, bleu marine). Pour bien associer les couleurs, il faut équilibrer les tons chauds et froids, éviter les mélanges trop agressifs et privilégier les combinaisons harmonieuses (ex. : bleu et beige, noir et blanc, vert olive et marron).
13. Rachel : En Haïti, certains jeunes s’habillent de façon inappropriée pour certaines occasions. Quelle en est la cause et quels conseils donneriez-vous ?
Bob : Cela peut être dû à un manque d’éducation vestimentaire et à l’influence des réseaux sociaux. Je conseille d’apprendre les codes vestimentaires adaptés à chaque situation et de privilégier l’élégance et la décence, surtout pour les événements formels.
14. Rachel : Bob, merci infiniment pour cet entretien enrichissant. Ce fut un réel plaisir!
Bob : Merci à vous, Rachel ! J’ai pris plaisir à partager ma passion. À bientôt !
Née au Cap-haïtien, je suis une Haïtienne restée attachée à ma ville natale. Mon penchant particulier pour les Sciences humaines et sociales s’accorde avec mes activités professionnelles en tant que Juriste en Droit de l’homme, notamment en Droits de l’enfant et en Droits des femmes. J’ai aussi reçu une formation en Journalisme et en Psychologie positive.
Mes goûts sont prononcés pour les activités artistiques et culturelles ( théatre, peinture, artisanat, dessin, danse, musique). Je me perds souvent à admirer des tableaux ou des œuvres d’art n’importe où. A l’adolescence, il me plaisait de chanter et de jouer au théatre à l’auditorium du Collège Régina Assumpta. Les restos, les spectacles, la danse sans toutefois aimer les bals, les documentaires, la lecture constituent mes loisirs préférés. Quant à l’écriture, elle remplit ma vie, et je ne m’en lasse jamais. Le sport ne me laisse pas aussi indifférente. Je suis fan de l’équipe d’Argentine, de Lionel Messi et de Golden State Warriors/ Stephen Curry.
Au bout du compte, mon caractère fébrile m’incite aussi à m’engager dans des activités communautaires afin de participer à l’élévation des mentalités. Je reste convaincue que Haïti peut renaître de ses cendres comme le Rwanda et bien d’autres pays dont les situations socio-économiques étaient pires que la nôtre.
YON JOU LA JOU !
