TINA NADINE ANILUS, POUR LA RECONSTRUCTION SOCIALE DU GENRE EN HAÏTI !

Nadine surnommée Tina Linguiste est normalienne, communicatrice sociale, militante féministe engagée et femme politique haïtienne. Elle dédie ses combats à la cause de la reconstruction du genre comme catalyseur de développement en Haïti. Depuis sa prime jeunesse, elle emmagasine une kyrielle de distinctions pour ses diverses contributions et engagements socio-professionnels et communautaires. La constance et le dynamisme des actions de Tina témoignent de sa ferme volonté de voir une Haïti nouvelle régénérée dans la paix et le progrès tant pour les hommes que pour les femmes. Si pour cette nouvelle Haïti tant rêvée, les femmes et jeunes femmes doivent être au cœur de la lutte en tant qu’actrices, initiatrices et artisanes des transformations sociétales, n’en demeure pas passive face à cet état de fait. Ancienne Directrice des Affaires sociales et culturelles de la Mairie de Carrefour, Tina a tenté de représenter, en tant que fière Carrefouroise, la Commune de Carrefour aux dernières élections législatives de 2015. Pour ladite commune, elle s’est donnée corps et âme pour la valorisation, le développement social, et de la protection des droits des femmes et enfants. Dans un entretien ouvert et très condensé, Tina entend nous édifier sur ce qu’est le genre et développement, sur ses activités en tant que Féministe, en même temps nous parler de la Commune de Carrefour plus amplement.

1- Rachel: Bonjour Tina, Comment allez-vous ?  Pouvez-vous vous présenter à la Plateforme HAPPINESS COMMUNICATION s’il vous plaît?

Tina : Je suis Tina Nadine ANILUS, une native du Sagittaire, née le 26 novembre à Port-au-Prince, et j’ai grandi à Carrefour. Je suis formée en lettres modernes à l’École Normale Supérieure (ENS), licenciée à la Faculté de Linguistique Appliquée (FLA) de L’UEH, et détentrice d’une Maîtrise en sciences du langage à l’Université des Antilles et de la Guyane (UAG). J’ai reçu plusieurs formations internationales en Genre et développement organisationnel.  Mes passe-temps restent entre autres le bricolage, la photographie, le jardinage, la musique, la lecture et le service communautaire.

2- Rachel: Vous avez étudié la linguistique appliquée, dans quelle mesure pensez-vous avoir mis cette étude au service de la Communauté ?

Tina: Le/la linguiste reste avant tout un universitaire spécialisé en linguistique qui est la science du langage et des langues. Comme discipline scientifique, la linguistique s’intéresse à l’étude descriptive du langage en cherchant à comprendre le fonctionnement d’une langue, les processus du langage et se situe au carrefour d’autres champs d’études et disciplines connexes telles que l’informatique, la psychologie, les études littéraires, la communication ou la philosophie etc. Il faut souligner que  « La langue» reste un des hauts lieux de représentation de la lutte féministe et toutes les dimensions politiques du langage sont rassemblés sous la bannière des études « genre et  langage ». Dans mon engagement social, ces analyses relevant des mythes linguistiques par rapport à des notions basiques telles que langue, éducation, créole, classes sociales, langue supérieure, langue inférieure sont d’une meilleure utilité pour déceler les paramètres nécessaires de lutte pour le respect des droits des femmes. J’utilise fort souvent les connaissances linguistiques dans la quête des solutions et pratiques de vie sociale. J’engage  mon savoir pour ne pas rester neutre sur le terrain social. Je pratique ce que dit Pierre Bourdieu dans son texte, «Pour un savoir engagé».  Mais il n’existe aucune politique linguistique nationale voire une politique linguistique féministe conforme aux droits linguistiques de la population.

La linguistique permet aussi d’analyser et de mieux comprendre l’ancrage profond des distinctions et catégorisations sociales masculin/féminin.  Au sein de la langue, la linguistique a rendu pour les féministes cette question particulièrement nécessaire.

Je ne suis pas indifférente à ce que Pradel Pompilus nomme « Le problème linguistique haïtien». Je suis concernée par la discrimination populaire faite à la langue créole comme langue minorée, dévalorisée, dominée symboliquement mais qui fonctionne dans l’habitus linguistique comme langue première (maternelle) de la population en usage dans toutes les classes sociales.

3- Rachel: Tout comme d’autres concepts nouveaux en Haïti, le concept « Genre » est très galvaudé même par les adeptes de la corporation de féministes. Pouvez-vous apporter quelques précisions au sujet de ce concept ?

Tina: Le concept Genre est une notion qui réfère à une construction politique et sociale de la différence des sexes. Il est interactif et transversal, il opère dans toutes les sphères de la société.  Dans le cadre de nos combats et engagements, le genre est utilisé comme un outil pour comprendre les inégalités entre les sexes dans les rapports débalancés afin d’inscrire les revendications pour des changements en  faveur des  progrès et bien être des femmes et filles haïtiennes.  Toutefois,  au niveau national, ce concept de genre n’est pas bien maîtrisé, il est souvent mal compris et mal utilisé, voire par les  approches gouvernementales, des organisations, regroupements  de femmes et certaines féministes.  Nous soulignons que le genre ne nie pas les différences biologiques entre les sexes, mais plutôt met en évidence comment sont construites socialement et culturellement ces différences. En amont, Il y a lieu de mener une campagne de conscientisation et de formation au profit des différentes structures pour mieux rediriger et faire  comprendre toute l’importance de cet outil, et en aval plaider pour son intégration dans les cursus de formation au niveau de l’enseignement/apprentissage classique au même titre que l’éducation à la citoyenneté.  

4- Rachel: Maintenant, expliquez-nous ce double concept « Genre et Développement » ?

Tina : L’approche “Genre et développement” vise la  promotion vers l’application de l’égalité des droits et le partage équitable des ressources et responsabilités entre les femmes et les hommes. C’est une remise en cause des processus qui différencient et hiérarchisent chaque personne en fonction de son sexe. Elle compare la situation des femmes et des hommes à l’aide des outils d’analyse permettant de mieux apprécier les relations de genre dans une société sous des aspects sociaux, économiques, culturels, environnementaux, politiques. Ces inégalités éventuelles identifiées seront prises en compte dans des programmes ou des projets de développement pour la poursuite des objectifs des ODD (objectifs de développement durable) ayant lien.

5- Rachel: Sachant que le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF) a été créé pour consolider et intensifier les différentes luttes des femmes haïtiennes pour l’effectivité de leurs droits par le décret du 8 novembre 1994. Expliquez-nous la véritable mission d’une titulaire de ce Ministère?

Tina: En somme, la titulaire de ce ministère a pour mission fondamentale de travailler à l’émergence d’une société haïtienne juste, équilibrée, égalitaire pour ses composantes des deux sexes spécifiquement, pour le bien être des femmes et filles dans le bon respect. Elle aura à:

Orienter et exécuter des politiques y relatives, des plans sectoriels et intégrer la perspective d’égalité des sexes dans l’ensemble des politiques nationales.
Réaliser des recherches/actions, diagnostics, évaluations sur les conditions de vie et l’état des droits de la femme haïtienne tant en milieu urbain que rural, sur le plan social, économique, juridique et politique.
Etablir des politiques visant à combattre et à éliminer toutes formes d’inégalités et de discrimination à l’égard des femmes.
Promouvoir et proposer des réformes légales, administratives et disciplinaires pour consacrer les principes constitutionnels de l’égalité entre les hommes et les femmes et éliminer la discrimination contre les femmes.
Encourager et appuyer les organismes de promotion et de protection des droits des femmes, les organisations féminines et féministes.
Prendre en compte de l’analyse selon le genre, par son caractère transversal en accompagnant d’autres entités étatiques dans la mise en œuvre des outils d’analyse des rapports sociaux de sexes.
Participer aux échanges internationaux relatifs à la condition et aux droits des femmes dans les régions et dans le monde pour créer des mécanismes de progrès et de protection au niveau local.

5.1 : Rachel: Quel est l’apport d’une Membre du Cabinet du Ministère à la Condition féminine ?

Tina : Je crois que  cette compétence porterait les responsabilités ci –contre :

Fournir la bonne expertise professionnelle nécessaire à la réalisation du mandat politique et technique de la Ministre en fonction.
Coordonner et assurer le suivi des actions gouvernementales en matière d’égalité entre les femmes et les hommes et assumer la responsabilité de l’application de certaines mesures pour chaque axe et objectifs ayant lien.
Favoriser la participation et contribution sociale, civique, économique et professionnelle des femmes et jeunes  femmes haïtiennes au développement d’Haïti dans le cadre de chaque programme et plan gouvernementaux  

6- Rachel: Vous êtes la Fondatrice de REFKAD (Rezo Fanm Kapab d’Ayiti), d’après vous c’est quoi une « fanm kapab » ?  Quelles sont les véritables valeurs d’une femme capable ?

Tina : Ce sont des personnes, des femmes et jeunes femmes qui ne se laissent pas embobiner par les restrictions du patriarcat dans leurs rapports de domination au cours de leur existence et parcours de vie. Une “Fanm kapab” est celle qui:

Ose entreprendre pour garantir une autonomie en prenant des initiatives, se lancer dans des aventures et entreprendre ce qui lui plaît et ce qu’elle aime pour son bien-être physique, psychique et intellectuel.
Elle a des buts et est passionnée dans la poursuite de ses objectifs et n’a pas peur de réussir ni d’échouer à les faire vivre  pour le bien-être de sa famille et de sa communauté.

7- Rachel: « Femme indépendante », c’est un terme qui suscite une certaine crainte aux hommes. La plupart des «femmes indépendantes» tiennent la dragée haute aux hommes et ceci pas seulement en Haïti. En tant que Féministe bien formée, expliquez-nous objectivement ce qu’est réellement une femme indépendante ? Et qu’est-ce qui explique parfois la guerre entre elles et les hommes?

Tina: En tant que féministe, je peux vous dire qu’une femme indépendante est une femme qui a la capacité de prendre des décisions judicieuses afin de subvenir à ses propres besoins financiers, émotionnels et physiques. Elle est capable de vivre sa vie sans dépendre exclusivement d’un homme ou de quiconque d’autre. Elle peut être célibataire ou en couple, mais elle ne se définit pas par sa relation avec un homme. Dès que la femme est assez émotionnellement intelligente pour prendre des décisions judicieux pour sa vie, sans aucune dépendance affective d’un homme, d’un grand frère, d’une tante, elle est une femme indépendante. Elle est capable de gérer sa propre vie correctement et faire ses propres dépenses personnelles sans contraintes pour progresser dans son plein épanouissement par rapport à sa condition féminine.  Elle est déterminée, pragmatique et autonome. Cependant, cela ne sous-entend pas qu’elle ne veut ou ne peut pas être aimée, c’est-à-dire qu’elle n’a aucun besoin d’un homme dans sa vie. Elle veut simplement être dans une relation de respect, de support, et de progrès humain et de la traite d’égale. Elle n’a pas besoin d’un rival dans une relation au contraire elle aurait aimé avoir un homme qui est “Bwa dèyè bannann li”. Sinon une femme indépendante peut être très téméraire.

7.1 Rachel: Quels conseils donneriez-vous aux femmes indépendantes en Haïti ?

Tina : Je suggérerais aux femmes d’Haiti d’avoir comme boussoles:

La formation et l’éducation de manière continue.
La prise en charge de leur santé mentale.
La création de bons réseaux pour grandir et impacter leur temps.
La discipline, la rigueur pour devenir des leaders familiaux forts et efficaces.
La participation et la prise d’initiatives utiles et effectives tant au niveau économique, politique, sociale dans leurs communautés. “Pa pè pote tèt nou pou yon chanjman”
La maintenance d’objectifs  “SMART”  et durables.
La solidarité sincère avec d’autres femmes progressistes.

8- Rachel: Autre chose ! Vous lisez combien de livres par mois ? Sur quelles thématiques exactement ? Quel livre vous a le plus marqué ? Quel ouvrage sur le genre recommanderiez-vous aux Féministes et Spécialistes en Genre ?

Tina:  Dans ma prime jeunesse et période de formation académique, je lisais beaucoup d’ouvrages littéraires, linguistiques et politiques, à peu près une vingtaine par mois. Voici quelques titres de chevets :

Ainsi soit-elleBenoîte Groult
Le Conflit : la femme et la mère, la ressemblance des sexesElisabeth Badinter
Je sais pourquoi chante l’oiseau en cageMaya Angelou
Le deuxième sexe, tome I et II : Les faits et les mythesSimone de Beauvoir
Versets sataniqueSalman Rushdie
Un corps parfaitEve Ensler
La participation politique des femmes en HaïtiMyriam Merlet
La porteuse de pain” (Xavier de Montépin)
«Histoire des constitutions haïtiennes, tome I et II) »
Mirlande  MANIGAT

Trois ouvrages inoubliables, trois classiques que je recommanderais à toutes les intellectuelles haïtiennes:

Compère général soleilJacques Stephen ALEXIS
La porteuse de painXavier de Montépin
La Famille des Pitites CaillesJustin Lhérisson

9- Rachel: Maintenant parlez-nous de la commune de Carrefour. Quelles sont les potentialités humaines, sociales, culturelles, économiques, et politiques de cette commune ? 

Tina: La commune de Carrefour est située dans le département de l’Ouest, et sa superficie est de 165,16 km², population estimée à plus de 800 000 habitants (mars 2019).  La commune a des zones urbaines et rurales avec un potentiel économique et touristique intéressant en raison de sa situation géographique. Carrefour a treize (13) sections communales : Malanga, Berly, Bouvier, Laval, Coupeau, Bizoton, Rivière froide, Corail-Thor, Morne-Chandelle, Platon-Dufrêne, Taifer, Procy, Thor. Elle est côtière, et le relief dominant des sections communales est le morne. Son climat varie suivant l’endroit où l’on se trouve dans la commune. En termes de monuments et sites, la commune a un site naturel : la grotte de diquini qui n’est pas exploité.

Les potentialités socio-économiques de la commune de Carrefour :

1) Le terminal de Thor à Carrefour, le 2ème site de stockage de produits pétroliers en Haïti en importance après celui de Varreux.
2) Le phare de Lamentin, phare actif situé à Lamentin. C’est une station de signalisation maritime qui a été établie en 1864.  Le phare est historique et d’importance. architecturale. Il émet, à une hauteur focale de 32 m, un éclat blanc de 0.3 seconde avec une portée de 16 milles nautiques (environ 30 km).
3) Le centre sportif de Carrefour, appelé parc Edouard Baker.  C’est un parc multisport situé à Carrefour, il a été l’un des plus beaux parcs sportifs de la Caraïbe dans les années 1980.
4) Le  littoral de la commune de Carrefour qui est exploitable dans le cadre d’un plan de développement intégré en raison de son emplacement géographique. La ville est située sur la côte, ce qui en fait un lieu de passage pour les voyageurs et les marchandises. La proximité de la mer offre des opportunités pour les activités économiques telles que la pêche et le tourisme.
5) Le terrain de la commune de Carrefour est propice pour la création d’une piste agricole pour une agriculture résiliente et la sécurité alimentaire pour tout le département de l’Ouest. Il y existe aussi les réserves d’eau potable (source corossol) qui alimente le département de l’Ouest en eau.

10- Rachel: Selon une approche sociologique, la commune de Carrefour est considérée comme étant une commune de débauches. La morale populaire catalogue les femmes de Carrefour comme des libertines.  En tant que Féministe/Spécialiste en Genre, quelle considération faites-vous de cette idée ?

Tina : Carrefour est et reste une commune de diversité et qui dessert 4 départements (Sud, Sud-est, Nippes, Grand Anse. Notons que le président Alexandre Sabès Pétion avait une salle d’exposition dans sa résidence privée (qui héberge prestement l’École Nationale de Thor). Les contributions de l’aquarelliste Dewitt Peters en 1944 est à l’origine du “Galerie de Brochette”, un point important de l’artisanat et de la culture de la capitale. Nous avons des artistes de renom  en provenance de Carrefour dont Manno Emmanuel Charlemagne, Théodore Beaubrun, Nicolas Pierre Rolin (Alcibiade), Roland Dorfeuille alias Pyram, Edouard Baptiste dit Youyou, Jean Roland Dartiguenave etc.  Dans le temps il y avait plusieurs salles de cinéma à Carrefour, citons le Cric-Crac, le Cristal, le Colise et beaucoup d’usines de manufactures tiennent encore place au niveau de la commune avec des retombées économiques.  Toutefois, depuis la situation des conflits des gangs armés, la commune se trouve enclavée au niveau de Mariani et Martissant.

A Carrefour, il a toujours eu de familles aisées, bien éduquées, également des familles modestes qui croient essentiellement en l’éducation, elles ne sont peut-être plus là à cause de l’insécurité, il a toujours eu et jusqu’à maintenant des “Timoun de famille”, des jeunes filles et jeunes garçons de bien dans la commune. C’est un stéréotype qu’on colle à tort aux jeunes femmes de Carrefour. Bien-entendu, il y a toujours eu des immoraux dans tous les endroits à Port-au-Prince.

11- Rachel: Si vous étiez élue Députée de la commune de Carrefour, que ferez-vous pour cette commune ?

Tina : En tant que Parlementaire, mes attributions de fait sous-entenderaient: 

1. La participation au processus législatif en tant que législateur. Le vote ou le rejet des projets (venant de l’exécutif) et propositions (venant du Parlement) à travers des commissions parlementaires.
2. Le contrôle de l’action gouvernementale, la surveillance au de la gestion annuelle, et la bonne exécution de la loi de finances.
3. La facilitation des relations entre les électeurs-rices et l’administration publique.

A côté de mes fonctions de base, j’aurais un regard téméraire sur ma commune par rapport à mes promesses de campagne électorales de concert avec les autorités locales en présence. 

Je  proposerai de :

Évaluer techniquement ou produire le document du plan de développement communal sur 5 ans en tenant compte des réalités conjoncturelles de la commune.
Plaidoyer pour le rapatriement des  fonds communaux propres pour le terminal de Thor à Carrefour, le 2ème site de stockage de produits pétroliers en Haïti, taxes perçus sur la commune de Delmas alors que la population de Carrefour est exposée aux dangers liés au stockage de  ces produits pour la commune.
Mettre en marche le Projet de Gare routière du Sud au niveau de Gressier pouvant desservir les 4 départements.
Découper géographiquement la commune de Carrefour dans ses  limitrophes avec les  autres communes de l’ouest (Seguin, Carrefour Feuilles, la boule) afin de permettre une prise en charge réelle des populations dans leurs représentations et besoins. Il  y a des zones où il n’y a aucune présence étatique à cause de leurs enclavements et distances. Ces  habitants oubliés n’ont aucun accès aux besoins fondamentaux de la personne humaine.
Mettre en application une politique  d’assainissement par rapport à la mauvaise pratique de gestion des ordures au niveau communal avec des ouvrages pour une réutilisation efficace de la rivière froide.
Actions de lutte contre les  violences sur les femmes à travers la construction complète d’une Maison des Femmes à Carrefour  et de la réouverture de l’asile communal pour les personnes âgées et du fonctionnement de la grotte de Diquini comme lieu touristique.

12- Rachel: Quelles sont les dernières recommandations faites pour le redressement ou le développement du genre en Haïti par rapport à vos différents constats dans la corporation ?

Tina : En dehors du refus et de l’incapacité des Haïtiens- Haïtiennes de trouver le  bon consensus pour diriger le pays, la crise haïtienne reflète l’échec cuisant de la communauté internationale dans leurs approches d’aide à la stabilisation du pays.  On a besoin d’une  solution haïtienne d’ensemble à la crise haïtienne. Les violences et les  guerres fratricides ne résoudront en rien la situation de pauvreté extrême d’Haïti malgré les contenus en richesse inexploités du pays. Je  constate avec frénésie l’augmentation des violences basée sur le genre, de la féminisation de la pauvreté, des féminicides et de la détérioration de la situation humanitaire au niveau national. Toutefois, Il nous faut une nouvelle classe politique avec les bonnes volontés et les engagements pour sortir Haïti de cette crise sans merci. Inventons nos espoirs, haïtiens et haïtiennes afin de permettre au moins à la  nouvelle génération, le passage des temps de paix, d’amour, de prospérité et d’Égalité en Haïti.

13- Rachel: Mille mercis Tina pour votre disponibilité combien utile. 

Tina: C’est à moi de remercier toute l’équipe de Happiness Communication qui fait un super travail sur les réseaux sociaux. Bonne continuation à vous.

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2 Comments

  • Ce que j’aime le plus chez Tina c’est sa profondeur. Tu fais honneur à la plateforme. Je me demande si on ne va pas créer une catégorie “Genre” pour toi au cas où tu voudrais publier un article sur ça.

  • Félicitations pour votre parcours, vos réalisations! Vos précieuses qualités font de vous un veritable modèle à suivre pour cette génération !
    Bonne continuation !

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